17 septembre 2020

L’actualité de l’académie

Enquête de rentrée
bilan mi septembre
une rentrée tout sauf « normale »

Enquête de rentrée bilan mi septembre une rentrée tout sauf « normale »

Suite aux premières réponses à notre enquête de rentrée, voici quelques éléments concernant une rentrée qui est tout sauf « normale » et dans laquelle de toute évidence, contrairement à ce qu’affirme le ministre, tout n’est pas prêt.

Si tu ne l’as pas encore fait, n’hésite pas à remplir l’enquête (quelques minutes à peine !) pour qu’on puisse affiner les éléments ici.

1- Les effectifs continuent d’augmenter dans les classes (et donc pas de distanciation physique possible)

Ce n’est pas un fait nouveau dans notre académie où la hausse démographique très importante se poursuit depuis plusieurs années. Les créations de postes sont insuffisantes. A la rentrée 2019, l’académie perdait des postes dans les collèges et les lycées. A la rentrée 2020, 97 postes étaient encore supprimés en lycée, effet de l’application de la réforme du lycée notamment.
Nous aurions pu penser qu’il y aurait un changement de politique, surtout dans le contexte de crise sanitaire qui a fait apparaître les salles trop petites, les établissements sous-dimensionnés et les effectifs surchargés… et bien non !

Le ministère a refusé de créer des postes et de recruter en plus grand nombre et donc

  • En collège : les effectifs par classe dépassent le seuil de 30 élèves par classe ou alors les effectifs sont plus bas mais parce que les équipes ont renoncé aux dédoublements et certains dispositifs d’aide pour financer sur le DHG l’ouverture d’une classe supplémentaires.
    Exemple : collège de Villier Morgon, collège d’Irigny, collège G Dru – Lyon 3è
  • En lycée : les effectifs dépassent les 35 élèves par classes dans de très nombreux établissements et tous les niveaux sont concernés
    Exemples pour les classes de 2nde : lycée St Just Lyon 5è, au lycée Parc Chabrières de Oullins, au lycée Aiguerande de Belleville, lycée E Herriot – Lyon 6è

Et donc de fait : dans 95 % des établissements qui ont répondu à l’enquête : la distanciation physique est impossible à mettre en place … les élèves sont entassés dans les salles, comme avant la crise sanitaire.

2- Les vies scolaires : CPE et AED en première ligne, à l’entrée des établissements et ailleurs !

Dans certains établissements dès les deux premières semaines, l’ensemble des AED et CPE ont dû être confinés en l’attente de test puisque identifiés comme cas contact. C’est le cas au collège H Barbusse de Vaulx en Velin, au collège des Battières de Lyon 5è, au collège de Fontaine sur Saône et plus récemment au collège Brassens de Décines…
Ces situations placent l’ensemble des équipes dans des situations intenables, les personnels concernés n’étant pas remplacés ! Parce que le ministère n’a créé aucun poste de CPE pour la rentrée 2020 (alors même qu’étaient prévues les ouvertures d’un lycée et d’un collège dans l’académie) et parce que le ministère a refusé de recruter des AED en plus grand nombre pour permettre d’assurer un accueil et un accompagnement meilleur des élèves après plusieurs mois hors des établissements…

Lors de l’audience avec le recteur du 15.09, le rectorat a indiqué chercher une solution mais sans savoir laquelle pour le moment … et se repose alors la question de dotation suffisante pour recruter les AED !

3- Les AESH

L’académie a été dotée d’environ 470 postes d’AESH supplémentaires pour cette rentrée mais le recrutement n’a pas été anticipé et dans de nombreux établissements, les AESH manquent pour couvrir les besoins dès septembre.
Recrutement d’autant plus difficile que le métier reste mal reconnu et mal payé ! Il est indispensable que le ministère reconnaisse enfin les AESH à la fois concernant leurs conditions de travail mais aussi leurs rémunération (https://www.snes.edu/article/aesh-r... )

Concernant les AESH accompagnant des élèves sourds ou mal-entendants : ils seront dotés prochainement de masques transparents … évidemment tout est dans le « prochainement » puisque lors de l’audience du 15.09, le recteur n’a pas pu s’engager sur une date de distribution de ces masques.

4- Protocole sanitaire et réalité du terrain

Parmi les établissements qui ont répondu à l’enquête

  • Distanciation physique impossible à respecter : 95 % des établissements
  • Pas de dotation en masque à la rentrée pour les personnels : 11 % des établissements
  • Pas de gel hydro-alcoolique disponible à la rentrée pour les personnels : 26 % des établissements
  • Pas de gel hydro-alcoolique disponible à la rentrée pour les élèves : 39 % des établissements
  • Installations sanitaires insuffisantes : 56 % des établissements (c’était un fait que nous dénoncions depuis longtemps, la crise sanitaire l’a fait apparaître au grand jour, aucun chantier n’a été engagé pour répondre à manque d’équipement). Le SNES avec la FSU va interpeler les collectivités territoriales (métropole, départements et régions) afin que les investissements soient à la hauteur des besoins.

Et le port du masque est difficile à faire respecter, sur la durée de la journée, par l’ensemble des élèves.

Le protocole recommande d’éviter le brassage des élèves mais il est quasi impossible à mettre en place dans les collèges et lycées parce que

  • le principe « une classe, une salle » ne peut pas être généralisé : les locaux ne sont pas assez grands et on manque de salles, parce que la réforme du lycée conduit à un éclatement du groupe classe, … Seuls 35 % des établissements l’ont mis en place mais souvent sur un seul niveau.
  • l’échelonnement des temps de récréation est impossible à appliquer sauf à ce que les emplois du temps des élèves aient une amplitude très étendue et les cours sont trop petites
  • le passage à la demi pension devient un défi (dans 60 % des établissements il a été impossible d’organiser un nombre plus important de service sur le temps de la pause méridienne et peu de solutions sont possibles pour éviter les brassages lors de cette période de la journée)

Cas avéré ou suspecté de Covid-19

Au 11.09, selon le rectorat, dans notre académie, il y avait : 57 établissements touchés, 97 classes fermées, 430 signalements de suspicion (élèves et personnels) … et cela après seulement une semaine de cours ! Les annonces de classes fermées se multiplient depuis.

Qui peut encore croire le Ministre lorsqu’il répète à longueur d’interventions médiatiques « on est prêt ». Pour des questions aussi essentielles que la conduite à tenir s’il y a des cas avérés de Covid19 dans un établissement, ou encore les modalités de garde d’enfants, les informations arrivent au compte-goutte, alors même que la rentrée a déjà eu lieu.
Le SNES-FSU a vivement dénoncé cette situation qui conduit à une grande confusion dans les établissements, plaçant les personnels dans une situation difficile. De clarifications ont été publiées cette semaine soit plus de deux semaines après la rentrée alors même que ces situations étaient identifiées et connues et qu’il a fallu argumenter longtemps et lourdement pour que le ministère mettent en place ASA et travail à distance et prenne les dispositions nécessaires.
Nous mettons à jour la FAQ ici

5- Conditions de travail dégradées et surcharge

Des postes étaient non pourvus en très grand nombre à la rentrée (dans 70 % des établissements qui ont répondu à l’enquête sont concernés par des heures non pourvues à la rentrée, notamment en physique chimie, SVT et technologie)
Par ailleurs, de plus en plus de collègues sont en service partagés, parfois avec des situations ubuesques : des collègues sont contraints d’accepter des heures supplémentaires dans leur établissement principal et un collègue part en complément de service !

Un élément qui montre aussi la surcharge de travail : de plus en plus de classes sont sans professeurs principaux : c’est le cas d’au moins une classe, à la rentrée, dans 8 % des établissements ayant répondu à l’enquête. La charge est devenue très lourde, chronophage et quand elle vient s’ajouter à des effectifs pléthoriques, la préparation de nouveaux programmes, … elle devient intenable pour beaucoup.

Les vies scolaires sont également concernés : tous les AED n’étaient pas recrutés à la rentrée : Lycée Colbert (Lyon 8è), Collège J Prévert (St Genis Pouilly), collège Claude Fauriel (Saint Etienne)

Et pour les AESH aussi les manques sont très importants, l’organisation des PIAL et la coordination ainsi que l’affectation des collègues montrent des défaillances qui empêchent un accueil optimal des élèves.