24 février 2023

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POURQUOI PAS LA GRATUITÉ DES TCL ?

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POURQUOI PAS LA GRATUITÉ DES TCL ?

La plupart des usagers des TCL, dont les seniors, viennent de subir une nouvelle hausse des tarifs, à l’exception des115.000 abonnements jeunes et des 80.000 abonnements solidaires réduits (dont bénéficient notamment les retraité-es non imposables de plus de 60 ans)

Mais il serait possible d’aller vers la gratuité pour tous.

Les TCL sont gérés par le SYTRAL, qui finance véhicules et équipements, et qui a délégué les transports à Kéolis, entreprise privée. La Métropole est majoritaire au CA du Sytral.

C’est la richesse créée par les salarié-es qui finance le SYTRAL. En effet, la première ressource (40%) vient de la taxe (2% de la masse salariale dans la Métropole, moins dans les groupements de communes environnants) instaurée en 1973, versée par les employeurs publics et privés de plus de 11 salariés (seuil qui est passé de 9 à 11 en 2016). La deuxième (28%) vient des tickets, abonnements et ressources publicitaires. La troisième, ce sont les versements des collectivités locales, c’est-à-dire l’impôt.

Si l’on supprime la deuxième ressource, on peut la remplacer par d’autres financements :

  • taxe versée par les employeurs dès le premier salarié (beaucoup de commerces dont la clientèle est amenée par les TCL ont bien moins de 11 salarié-es )
  • révision de l’assiette de ce versement transport, avec prise en compte des revenus financiers (des promoteurs en premier lieu car la desserte par des transports en commun valorise un projet immobilier).
  • mise à contribution des sociétés autoroutières, Vinci et Eiffage en tête qui profitent de la manne des péages autoroutiers (en hausse de 4,75% au 1/2/2023) avec en 2021 3,9 milliards d’euros de profits, en hausse de 11 % par rapport à 2019, avec une marge nette de 36,8 %, digne du secteur du luxe.
  • utilisation des ressources du stationnement payant
  • économies sur la gestion en plaçant les transports en régie publique. Un pôle public national du transport de voyageurs et de marchandises rationaliserait les coûts (unification des systèmes de billetterie et autres)

Avant de passer à gratuité totale, ne pourrait-on pas envisager des étapes ? Des abonnements solidaires gratuits et réduits ont été mis en place en 2021. Faudrait-il augmenter le nombre de bénéficiaires en relevant le plafond de ressources ? Pour les retraité-es, ne faudrait-il pas créer un abonnement ‘heures creuses’ ?

Tallinn en Estonie est la première ville à avoir instauré la gratuité des transports en commun en 2013. En France, il y a Aubagne, Dunkerque, Chateauroux, Montpellier fin 2023… D’autres villes proposent la gratuité d’une partie de leur réseau : Miami, Bangkok, Singapour… Tous les transports en commun du Luxembourg sont gratuits, tandis que l’Allemagne et l’Espagne ont très fortement réduit le prix du billet de train.

Selon le GIEC, 33,2% des émissions de C02 français viennent des transports à moteur à explosion. Il y a donc urgence à favoriser l’utilisation des transports en commun en baissant les tarifs au lieu de les augmenter.
En attendant la gratuité totale, quelles revendications pourrions-nous formuler ? La gratuité aux heures creuses ? Des tickets retraités à tarif réduit pour toutes celles et ceux qui n’utilisent les transports en commun que de façon occasionnelle ? Des forfaits train/TCL à tarif réduit ?

Claude Stancic